Auteur fils de discussion: Le revenant  (Lu 5439 fois)
Red-system






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Le revenant
« le: Juillet03, 2016, 15:44:42 »


Prologue

La pluie rageuse battait contre les volets fermés de l'appartement 126... La pièce était plongée dans la pénombre et on pouvait distinguer la lueur vive et éphé*** d'un cigare dans un coin. Une voiture passa dans la rue et la lumière des phares éclaboussa brièvement le plafond et s'accrocha sur les yeux bleus clairs de l'homme.

Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas foulé les rues de Dolcino. -Des mois? Des années? -
Il se releva sans peine malgré les bouteilles vides qui traînaient par terre. -Cela n'avait pas d'importance.-
Il mis sa main dans sa poche et un cliquetis familier lui répondit. Il arma le chien: c'était l'heure de la vengeance.
Il passa devant son bureau sans même le regarder. Ce dernier était enfoui sous une montagne de dossier et le tableau de liège qui le surplombait tombait presque sous le poids des photos épinglées.
Une deuxième voiture passa et le tableau s'éclaira laissant apparaître une photo épinglée au centre du liège. Cette image, il la connaissait par coeur. Tant de fois il s'était endormi en maudissant ce nom. Tant de fois il avait pleuré en se souvenant d'une époque révolue.
Don Aldisio, le parrain le plus redouté de la prohibition était assassin, tueur de flic, intelligent et un couteau faisait tenir son portrait au dessus de son avis de recherche.
Inconsciemment l'homme tendis la main vers son enseigne de flic posée nonchalamment sur le bord du bureau mais retint son geste.
"Si tu ne peux pas les battre, rejoins les" se disait-il. Il se ferait un nom dans la rue, ce dernier sera murmuré par crainte et il deviendra une légende, un croque mitaine des criminels.
Il ne put s’empêcher de sourire en imaginant de quelle manière il terminerait la vie de cette ordure.
Une autre voiture passa et la lumière blanche s’accrocha sur le métal de l'enseigne sur lequel on pouvait lire "Détective Sterling Valentine". Un trou déformait la plaque et dans ce dernier était encore coincé la balle qui l'avait creusé, le reste du chargeur avait été vidé sur sa compagne alors qu'ils sortaient d'un cinéma.
Il jetta le cigare dans un verre sale et ouvrit la porte. L'odeur rance de la rue lui bondit au nez avant même qu'il n'ai posé le pied dehors.
Dolcino.... Depuis combien de temps était il absent? Cela n'avait pas d'importance. C'était l'heure de la vengeance.

« Dernière édition: Novembre 04, 2016, 2:59:00 par Red-system »
Sterling.Valentine
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Le revenant
« le: Juillet14, 2016, 5:18:39 »

        Une pluie fine tombait en silence sur les rues désertes de Dolcino. Au loin on pouvait entendre une sirène de police, vaine tentative de rétablir l'ordre dans cette cité du crime. Sterling marchait rapidement malgré les pavés mouillés et s’arrêta devant une imposante porte noire pour y lire la liste des résidents du vieux building. Il ne put s’empêcher de sourire lorsqu'il s'appercu que le nom qu'il cherchait n'y était pas. Le Docteur avait toujours était bon pour couvrir ses arrières.
Il entra et grimpa les escaliers qui se trouvaient au bout d'un couloir froid et sans vie pour s’arrêter au troisième étage. Doucement il posa son oreille sur la première porte. Rien. Il recommença sur la seconde. Idem. Il fronca les sourcils en se dirigeant vers la dernière porte et répéta son geste. Il sourit et au moment ou son poing allait heurter le panneau en bois la porte s'ouvrit sur un jeune homme d'une trentaine d'année en blouse de laboratoire. Ce dernier était d'une beauté saisissante et une assurance innée se dégageait de chacun de ses mouvements mais ses yeux débordaient d'une noirceur enfouie que chacun pouvait inconsciemment sentir lorsqu'il vous regardait.
"-Sterling Valentine...
- Docteur Giacobus..."

Les deux hommes se toisèrent un moment avant qu'un sourire viennent illuminer leurs visages.

"- Sterling Valentine, répéta le jeune docteur, meilleur détective de la police Dolcino, laissé pour mort et ressuscité! Je dirais que sa fait plaisir de te voir si je ne me doutais pas qu'un vent lugubre t'amène... Ta tête fait peur à voir!
- J'ai arrêté de sourire il y a bien longtemps... Puis-je entrer? Je dois te parler de la raison de mon retour. "
Le docteur s'effaca de l'encadrement et Sterling entra, refermant la porte sur un couloir vide.

L'intérieur était incroyablement spacieux, les cloisons ayant été abattues pour agrandir la pièce. Sterling balaya la pièce du regard et estima que l'étage entier était réquisitionné pour les travaux du docteur. Le chaos qui régnait dans l'appartement était représentatif de l'intelligence houleuse du jeune homme et la lumière blanche des néons donnait à l'endroit un aspect irréel. L'espace était rempli de machines scientifiques trop complexes pour être utilisées par le commun du mortel. Mais le docteur était tout sauf commun.

"- Alors Sterling, après tout ce temps muré dans ton silence tu viens ici pour me demander quelque chose je me trompe? demanda le docteur en libérant un vieux fauteuil du poids de nombreux documents qui c'étaient accumulés dessus.
- Tu réflechis toujours aussi bien, répondit Sterling en l'imitant.
- Et vu que tu es de retour à Dolcino je suppose que tu es venu me demander mon aide pour quelque chose qui ressemblerait à.... une vengeance? Et la vengeance doit être pour la mort d'... -sa voix faiblit lorsqu'il aperçu le regard noir de Sterling, vissé dans ses yeux- Delilah, finit-il.
- Ton cerveau est une bénédiction mais je t'interdis de prononcer le nom de ma femme tant que sa vengeance m'est refusée.
- Tu as trouvé qui l'a fait?
- Don Aldisio.
Le docteur siffla doucement
- Sacrée morceau. Et qu'est ce que je viens faire la dedans moi?
- Tu m'aides.
- Et si je refuse?
- Pourquoi refuserais tu? Après tout ce que j'ai fais pour toi.
- Notre passé n'est pas une raison suffisante pour devenir une cible, d'autant plus que je dois garder profil bas à cause de mes recherches.
- Et qui t'as permis de continuer tes recherches?
- ... Toi."

Un silence inconfortable s'installa entre les deux hommes. On devinait en eux une forte amitié, presque de la fraternité mais tachée de sang, du sang qui les liait dans les horreurs passées qu'ils avaient commises ensemble. 

Le Docteur repris la parole:
"- Ecoute Sterling, je sais que je te dois beaucoup, ma liberté, ce labo, mais tu connais comme moi le danger que représente Don Aldisio, la moitié de la ville est dans sa poche et l'autre moitié et morte ou croule sous ses extorsions. Tu comptes faire quoi? C'est de la folie il est partout. Tu te feras tuer dès que tu commenceras à enqueter!
- C'est un risque que je suis prets à prendre.
- Si tu veux mourir au nom d'une belle vengeance, libre à toi, mais je refus de mourir pour une vengeance qui ne me concerne pas! cria soudainement le docteur.
- Qui ne te concerne pas? Qu'es tu depuis que le Don a pris la ville en main? Tu n'es qu'un autre rat qui se cache pour lui échapper! Tu n'es rien! Tu as été radié de ton ordre dès que les autres docteurs ont découvert tes recherches! Qui t'as aidé, qui t'as sauvé à ce moment la? MOI! Aujourd'hui tu n'es qu'un pleutre qui attend le retour des beaux jours sans bouger de ton laboratoire!"

Le docteur se leva d'un bond et frappa rageusement une pile de documents soigneusement posée sur un bureau qui s'envolèrent comme des oiseaux paniqués. Les mains tremblantes et son beau visage atteint de spasmes, il se jeta sur le premier tiroir du bureau au moment où Sterling plongeait sa main dans sa poche revolver. Il sorti du tiroir une boite orange qu'il dévissa pour ingurgiter une quantité dangereuse de pilules. Sterling désarma le chien de son arme et se leva, s'approchant doucement du docteur.

"- Ce sont tes médicaments?
- Tout juste, lui répondit le docteur dont les tremblements cessaient peu à peu, tu serais pas détective toi?
- Giacobus... La situation ne changera pas si on ne fait rien, tu seras obligé de te tapir ici pour le restant de tes jours... Aujourd'hui tu attends que les choses changent sans bouger de ton laboratoire. Cela n'arrivera jamais si tu ne t'engages pas dans une cause en laquelle tu crois. Je t'offre cette cause, joins toi à moi, faisons tomber le Don, reprenons les rues et faisons trembler ces vauriens lorsqu'ils entendent nos noms. Tu ne pourras peut etre pas continuer tes expériences au grand jour après avoir été radié mais tu n'auras plus à te faire du soucis pour ta vie ni pour l'argent. Tu seras riche et crains, reprenons cette ville et transformons la en un endroit de paix.
- Je te connais Sterling tu ne penses qu'à ta vengeance, cette ville tu t'en fous... L'empathie n'est pas mon fort Sterling, c'est un défaut de personne idiote, mais j'ai un sens de l'honneur et une dette envers toi. Soit. Je t'aiderai.

Sterling aquiessa, redressa son chapeau et se dirigea vers la porte. Il s’arrêta avant de la franchir et se retourna:

"- Qu'est ce qui nous est arrivé Giacobus? Tout était si simple avant....
- Nous étions sur une pente savonneuse mon ami, et nous avons glissé... Maintenant nous en payons le prix et notre route vers la rédemption ne peut etre que longue et laborieuse."

Sterling resta un moment songeur puis il haussa les épaules et sorti.
Le Docteur se redressa du bureau sur lequel il était appuyé et sorti de sous sa blouse une médaille dorée. La lumière froide des néons révela le portrait d'Alfred Nobel et il rangea avidement l'objet de sa fierté contre son torse. Il s'enfonca dans son bureau jusqu'à arriver à un billard sur lequel était posé un drap blanc déformé par une bosse familière. Il caressa tendrement le tissu et ce mouvement fit tomber quelque chose que le docteur rattrapa promptement . Il découvrit alors le billard et replaça le bras qui venait de tomber près d'un tronc, entouré d'autre membres parfaitement conservés...
Il soupira.
Le monde n'était pas prêt.


« Dernière édition: Mars 23, 2017, 14:47:26 par Sterling.Valentine »
Sterling.Valentine
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Le revenant
« le: Juillet27, 2016, 13:58:33 »

Dehors la pluie avait cessé et le trottoir mouillé reflétait la lumière vive des lampadaires. Sterling avancait dans la rue en pensant à la conversation qu'il avait eu plutôt. Le problème restant son manque d'effectifs. Il dépassa sans le voir un clochard ivre qui vociférait des injures à qui voulait bien l'entendre et pressa le pas pour rentrer dans un café bondé malgré l'heure tardive. Il s'assit à une table et fit un geste au garçon qui hocha la tête en se dirigeant vers le bar. Le détective sorti son carnet et y griffona quelques mots de son écriture irrégulière. Soudain il ferma son carnet et le posa sur la table. Quelque chose n'allait pas. Il le savait, il le sentait dans ses os. Il balaya alors la salle du regard et aperçut un homme courbé près de la fenêtre qui tenait dans ses mains un objet que Sterling n'arrivait pas à identifier. Lentement l'individu se retourna et leurs regards se croisèrent. Les dents jaunies de l'individu apparurent dans un sourire pénible tant ces lèvres étaient restées celées. L'air se tendit et pendant un moment on aurait juré qu'au dessus du brouhaha un silence assourdissant c'était abbatu.
Il sursauta quand le garçon posa un verre de whisky sur la table et porta son attention sur le jeune homme.
"- Ca fera 6 dollars. "
Sterling sorti son porte-feuille presque vide et lâcha péniblement de la petite monnaie qui vient tinter sur le plateau du serveur. Le serveur fronça les sourcils mais le détective haussa les épaules et sourit en pensant à ses millions qu'il avait accumulés à force de trafiques qui reposaient tranquillement dans sa "banque". Il releva les yeux pour découvrir que son homme était parti, laissant derrière lui une désagréable impression menaçante que Sterling n'arrivait pas à chasser. Peu importe il avait du travail.

Il resta une bonne heure dans ce café, griffonnant quelques notes sur son carnet, buvant son whisky trop amer qu'il eu du mal à finir. Il aimait le chahut constant des chansons paillardes que les soulards chantaient au grand bonheur du patron qui éclatait de rire à chaque mot déplacé. Son regard trotta sur le mur pour se poser sur l'horloge crasseuse du bar. Déjà 01 heure... Il soupira et attrapa son chapeau qu'il mit par dessus son trench délavé. Il fallait qu'il s'en achète un nouveau.
Le calme presque irréel de la rue le frappa en même temps que la bise glacée qui la parcourait. Un frisson lui hérissa le dos lorsqu'il s’élança dans la rue avec la ferme intention de rentrer chez lui le plus vite possible afin d'échapper au froid mordant. Ses pas résonnaient dans la rue vide et l'écho rebondissait sur les façades noires des immeubles qui se dressaient la, tels des gardiens de prison. Il pila. Un son.... Si faible au début qu'une personne inexpérimentée n'aurait pas fait attention et qui s’arrêta en même temps que Sterling. Ce dernier se retourna sur une rue vide. Bizarre, il aurait juré... Il reprit sa marche en tendant l'oreille mais rien ne vint. Il continua sa route jusqu'à arriver dans un cul de sac sombre et se retourna. Au bout de l'allée se tenait l'homme. Ses dents jaunies accrochaient la lumière de la ville et sa respiration irrégulière formait une buée qui s'élevait dans l'air comme un brouillard nauséabond.
"Bonsoir, dit Sterling sans se débarrasser de son sourire. Il me semble que nous devions nous battre."
L'individu ne répondit pas et passa sa langue sur ses dents sales en ricanant. Il sortit de sous son manteau un couteau de cuisine, en piètre état mais suffisamment dangereux pour couper ce qu'il lui passait par la tête.
"J'imagine que je n'arriverai pas à te faire faire changer d'avis, demanda Sterling alors que l'homme s’avançait lentement.
Bon..."
L'individu s’élança en poussant un cri et Sterling fis un pas de coté pour éviter la lame. Il remonta son genou qui vint frapper le menton de son adversaire qui tomba au sol en jurant. Ce dernier se releva avec une agilité étonnante et lança un crochet qui manqua Sterling de quelques centimètres mais le fit glisser sur la chaussée mouillée. L'agresseur se jetta sur Sterling qui roula sur le coté pour lancer son poing dans les cotes de son agresseur qui cria de douleur. Le couteau scintilla dans la nuit et avant que Sterling ne put faire un geste la lame vint lui traverser la main et un flot de sang tiède courut le long de son bras. Furieux, le détective balança un coup de pied dans le visage de l'agresseur qui fut projeté en arrière. Sa tête heurta les pavés et il ne bougea plus. Sterling se pencha sur la lame et la retira lentement en grognant des injures. Il déchira son mouchoir pour panser de manière précaire la blessure d'où le sang s'échappait à une vitesse alarmante et releva la tête pour voir une Delahaye s’élancer dans l'allée. Les pneus crissèrent lorsque le véhicule s’arrêta prés de l'agresseur qui se relevait péniblement. La fenêtre s'ouvrit et une voix cria :
"Pogs amène toi les flics rappliquent!"
L'individu sauta sur la banquette arrière et la voiture démarra en trombe, disparaissant dans la nuit sur le son lointain des sirènes de police. Bizarrement la police arrivait toujours trop tard dans cette ville...
Sterling arriva chez lui trempé et frigorifié. Il avait perdu du sang. Trop. Il devrait aller voir le Docteur Giacobus pour l'examiner. Demain. Il était fatigué et ses yeux se fermaient presque malgré lui. Il entra et sa main chercha dans l'obscurité la bouteille de Gin qui était restée sur le bar. Il la déboucha avec les dents et s'affala dans son canapé. Il prit une longue rasade.
"Pogs" ce nom résonna dans le noir et un sourire se dessina sur le visage du détective exténué. "Pogs" il avait un nom, il ricana en prenant un autre gorgée. "T'es fais mon salaud." Il sortit son carnet et y écrivit le nom pour se rendre compte que le sang de sa blessure imbibait le papier. Il regarda la bouteille de Gin qu'il tenait et se dit qu'avec son hémorragie boire de l'alcool était surement la dernière chose à faire. Alors il ricana de nouveau, pris une grande gorgée et sombra dans un sommeil profond et sans rêves. 

« Dernière édition: Mars 23, 2017, 14:51:56 par Sterling.Valentine »
Sterling.Valentine
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Le revenant
« le: Novembre04, 2016, 2:55:41 »

Sterling émergea péniblement. La lumière qui passait à travers les volets lui indiqua que le soleil était déjà haut dans le ciel. Quelle heure était-il? Son corps bougea douloureusement et il trébucha plusieurs fois avant d'arriver à son bureau. Il s'appuya dessus et remarqua son pansement précaire marron... Ah oui... Il fallait qu'il aille chez Giacobus. Le trajet fut un supplice. Le soleil tapait trop fort et l'asphalte brûlant renvoyait sa chaleur sur Sterling qui suait à présent à grosse gouttes. Lorsqu’il toqua à la porte du Docteur il était livide et s'écroula presque dans les bras du jeune homme. Ce dernier ne dit rien et traîna le détective sur une chaise pour commençer à traiter la plaie.
"-Tu vas te refaire tuer un jour tu sais?
-Je me sens vraiment pas bien Doc...
-Tu as vu le sang que tu as perdu? Bien sur que tu te sens mal, tu aurais du m'appeler.
Sterling voulu souligner le fait que le Docteur ne possédait pas de téléphone mais il ne trouva pas l'énergie.
-Qui c'était?
-Un voyou. Son nom est Pogs... Il tricote avec un couteau de cuisine rouillé...
-Tu vas y avoir droit à ton Tétanos... J'te jure. Tu dois te reposer Sterling, récupérer ton sang... Je sais que je t'en demande beaucoup mais essaye d'éviter les embrouilles et les combats de rues. Tu ne peux pas risquer de t'affaiblir plus.
-Je me croyais plus solide. J'ai subis des sévices bien pires que celle-çi avant...
-Qu'est ce que tu crois Sterling? Qu'un coup de couteau est inoffensif si on ne le prend pas en plein coeur? Le corps est une machine fragile Sterling nous ne sommes que peu de chose. Tu perds trop de sang tu meurs, c'est comme ça.
-***, t'es pas encourageant...
-Reste dormir ici reprends des forces. A ton réveil j'aurai à te parler. Prends ces cachets, ils t'aideront à dormir."
Sterling goba les pillules et s'endormit aussitôt. Le docteur lui pris délicatement les calmants des mains et en avala trois avant de se retourner sur son billard.

Lorsque le détective ouvrit les yeux, il laissa son regard balayer la pièce et battit des paupières lourdes de sommeil. Le docteur était de dos et injectait un objet une substance verte et visqueuse avant de se saisir de son carnet pour y griffonner quelques notes. Il sursauta quand il vit Sterling bouger et couvrit précipitamment le corps avant que le détective ne distingue la nature du projet...
"-Qu'es tu en train de faire?
-C'est un projet, hum... secret.
-Rien d'illégal?
-Tu te fous de moi Mr le détective dealer?
Sterling se tu car il n'avait rien à répondre.
Giacobus reprit la parole:
-Tu voulais que je contacte des personnes de confiance. Je crois que j'ai trouvé ce qu'il te faut... Va à 22h au Galvaudiones sur la 16ème à Cordeiro. Tu y trouvera Ma.Dalton. C'est une amie elle sait que tu viens. Dis lui qui tu es et tes motivations. Elle peut t'aider.
Sterling releva la tête et un sourire apparut sur son visage.
-Bien il est temps de faire bouger les choses.
-Sterling je te rappelle que tu es en convalescence.
-Oui, oui bien sur... J'éviterai les ennuis ne t'inquiète pas.
Il se dressa et marcha vers la porte.
-Merci Giacobus tu m'as été d'une grande aide aujourd'hui.
-Pas tous les compliments à la fois Sterling, je sais que ce n'est pas la dernière fois que tu viens te faire recoudre ici."
Le détective lança un salut et s'en alla.

La lune éclairait paisiblement la ville de Cordeiro lorsque Sterling poussa la porte du Galvaudiones. La salle était calme et une chaleur bienveillante faisait de cet endroit un lieu accueillant. Un musicien de jazz soufflait dans un saxophone, inconscient du monde autour de lui qui appréciait sans rien dire les notes traînantes de la musique. Sterling s'approcha du bar et le serveur s'approcha.
"-Je prendrais 2 whiskys sec sans glaçons.
-Je vous apporte ça monsieur.
L'homme se tourna pour prendre une bouteille et servit 2 verres à Sterling qu'il posa sur le bar.
-Je cherche Ma.Dalton. est ce que je peux la trouver ici?
-Ca dépend. Vous lui voulais quoi?
-Je pense que l'on devrait se parler d'un problème commun. Dites lui que le garçon au prix Nobel m'envoie. "
Le serveur arqua un sourcil mais ne dit rien. Il disparut un peu plus tard dans l'arrière boutique et y resta un bon moment. Lorsqu'il revint il était accompagné d'un caid africain massif dont les bras rappelait ceux des gorilles. Il fit un geste à Sterling qui lui emboita le pas.
Ils montèrent dans un cage d'escalier ou était encadrés des armes multiples et variées ayant apparemment appartenues à des personnes importantes.
Le caid ouvra une porte qui révéla une grande pièce décorée avec goût et dans laquelle attendait une vieille femme sur un fauteil roulant.
La porte se referma et la vieille roula jusqu'à Sterling et le scruta.
"-Ca va je lui fais confiance!
Le géant hocha la tête et sortit.
-Bien nous voilà seuls détective! J'ai cru comprendre que nous avons un problème commun?
-Vous êtes Ma Dalton?
-Ce sera Miss Dalton pour vous jeune homme. Venez en aux faits.
Sterling ne fléchit pas.
-Le docteur Giacobus m'a dit que vous pourriez m'aider... Je veux la tête de quelqu'un, mais pas n'importe qui. Quelqu'un de puissant.
-Parle.
-C'est Don Aldicio...
Sterling s'attendait à ce que la vieille lui tourne les talons et appelle son molosse pour le mettre à la porte. Les chances que cette femme avaient de l'aider à se dresser contre le parrain étaient infimes mais c'était la solution qu'il avait. La vieille ne cillat pas. Puis,lentement, elle ouvrit la bouche et hurla un flot jurons qui fit rappliquer le molosse en trombe.
-Cet enfoiré! Cazzo! Figlio di ***! Pezzo di merda! La dernière fois que ce nom a été prononcé ici j'ai tué le chien qui l'a prononcé de mes mains!
Sterling n'avait pas la moindre idée de comment endiguer le flot de colère de la petite vieille aussi regarda-t-il impuissant le caid qui le transperca d'un regard noir.
Ma Dalton s’arrêta enfin et retrouva son calme.
-Cet homme est pire que la peste. Il n'a aucun honneur ni aucune morale. Tu veux sa tête gamin? Cela fait des années que mon ... équipe cherche des renseignements sur lui. Mais il est bien caché, les cafards ne sortent jamais au grand jour.
-Miss Dalton sauf votre respect, je suis détective et je ne peux m’empêcher de deviner que vous êtes le chef d'un gang.
Le molosse se redressa dans son dos.
-Allez vous m’arrêter détective?
-Pour être honnête Miss Dalton je n'ai de détective que le titre. Mes revenus me parviennent de sources illégales, je ne suis plus les mêmes règles...
-Pourquoi veux tu la mort de cet homme détective?
-Il m'a prit ma fiancée, tuée par une de ses balles. Il m'a touché aussi, plusieurs fois dans le ventre. Je suis resté longtemps dans le coma et quand je me suis réveillé c'était pour découvrir que cette ordure vivait encore et menait la belle vie. Il n'y a pas droit. Je ne le laisserai pas s'en tirer.
Ma Dalton resta silencieuse un moment et ordonna au molosse d'aller lui chercher une bouteille.
-Je te crois gamin. Je te crois car je te connais... Le docteur ne m'avait pas dit ton nom mais tu es Sterling Valentine, meilleur détective de la police de Dolcino. Ainsi tu es ressuscité et tu cries vengeance? Nous allons peut-être t'offrir ce que tu cherches.
Le caid revint avec deux verres et une bouteille d'absinthe. La grand *** servit deux verres et en offrit un à Sterling. Ce dernier pris son verre et le vida d'un trait qui lui brula l'arrière de la langue et de la gorge.
-Cette douleur gamin, c'est celle qui tu sentiras lorsque je te trancherai la gorge si tu nous trahis. Notre gang est uni. Nous nous battons ensemble et nous mourrons ensemble. Tous réussissent ou tous échouent et nous n'avons pas d'autre options.
Elle regarda Sterling et claqua son verre vide sur la table.
-En d'autres termes détective, bienvenue dans la famille."


« Dernière édition: Avril 19, 2017, 2:46:57 par Sterling.Valentine »
Sterling.Valentine
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Le revenant
« le: Février09, 2017, 13:31:56 »

     Apres cette initiation aussi rapide que soudaine ils échangèrent quelques mots. Sterling comprit rapidement que ce gang n'etait pas commun. Chaque membre avait été adopté dès son plus jeune age par la vieille femme et éduqué dans la voie du sang. Ma Dalton chérissait les membres de son gang comme ses propres enfants et ces derniers voyaient en elles la figure maternelle autoritaire qu'ils n'avaient jamais eu. A l'entendre parler rien de ce qu'ils faisaient n’était illégal. On aurait meme pu jurer qu'elle dirigeait un orphelinat. La vue des armes à feu suspendue aux murs le fit déchanter rapidement.
"-Ma Dalton...
-Miss!
-Miss Dalton... Je ne veux pas provoquer une nouvelle tempête de jurons, promettez moi de ne pas vous facher.
-Je n'ai rien a te promettre jeune homme. Qui a-t-il?
-Don.. Notre ennemi commun, vous sembler lui en vouloir bien plus que moi. Que vous a-t-il fait subir? Votre rage est trop forte pour qu'elle relève du règlement de compte. Il y a quelque chose d'autre, de plus sombre. "

Ma Dalton pencha la tete et observa le détective. Son regard ne trahissait que de la curiosité et de l'interet mais Sterling savait qu'il venait de toucher une corde sensible. Elle soupira et se dirigea en roulant vers son cabinet à alcool pour se servir un verre. Elle glissa ensuite vers la fenetre et perdit son regard dans les lumieres de la ville avant de commencer:

" -Je n'ai pas toujours était cette harpie acariâtre... il fut un temps ou l'on m'adorait! Oh on m'adorait. Les portes des plus grands palais s'ouvraient devant moi et les mentons de tous les valets du pays étaient éraflés tant ils me faisaient des courbettes. J'étais chanteuse vois tu. Et pas n'importe laquelle! Lizzie Brown l'impétueuse! Lizzie Brown la voix de velour!
Sterling garda un silence respectueux alors que la grand *** revivait une époque passée.
-On me voulait dans tous les théâtres! Tous les clubs de rupins embourgeoisés! Evidemment mon talent ne resta pas inaperçu. Un jour vint un homme en costume. Il avait tout ce que je désirais d'un male. Il était beau, riche, et avait toujours 2 ou 3 larbins sous ses ordres. Et son odeur! Elle restera gravée en moi, cette odeur!
Elle se retourna brusquement et surpris Sterling qui s'approchait discrètement de la bouteille de whisky. Prit la main dans le sac il se rassit piteux, et se concentra sur Miss Dalton qui avait repris son récit.
"-J'aurais du me méfier de ce qui brille, il faut toujours se méfier de ce qui brille... Enfin bref, cet homme a demandé mon talent dans un bar clandestin et je voulais l'impressionner... Quelle sotte! Vouloir impressionner quelqu'un quand on est Lizzie Brown! J'y suis allée, et j'ai chantée. Remarquablement bien d'ailleurs, une de mes meilleures performances... C'est ce soir la que j'ai épousé la scène clandestine et l'homme qui m'y a introduit. Plus tard j'ai repris le bar et fait de l'endroit un des plus fréquenté de tout Dolcino...
Un verre se brisa et elle se retourna pour constater que Sterling avait réussit à attraper la bouteille mais avait fait tomber un verre du service sur le plancher de pin qui abordait maintenant une tache sombre.
-Vous avez un probleme de boisson Sterling....
-Je euh... Je suis un buveur social...
-Et un alcoolique. Rentrez chez vous, nous avons assez discutés ce soir. Damian vous raccompagnera."
A l'appel de son nom le molosse entra et posa sa main sur l'épaule du détective qui comprit le message: "Tu bouges, je te l'arrache". 
-Au revoir Miss Dalton..
-Nous nous reverrons bientôt Sterling. Rentrez chez vous et réfléchissez à votre vengeance, en vaut-elle la peine?"
Damian ferma la porte et Sterling lui adressa un sourire qu'il ne lui rendit pas. Il contourna alors le géant et redescendit dans le bar ou la foule avait été chassée par l'heure tardive. Il passa pret du bar et attrapa au vol le deuxième verre de whisky qui était resté sur le zinc. Son regard accrocha la scène ou une chanteuse dansait lascivement en chantant sur le son du saxophone, fidèle à son poste. Sterling se perdit dans ses cheveux roux qui tombaient en cascade sur des épaules dénudées, presque frêles qui se balançaient au rythme lent des hanches, lancées dans un mouvement hypnotisant. Sa poitrine généreuse ne laissait qu' a peine assez de place pour que ses mains fines enlacent le micro dans lequel elle susurrait les paroles de d'une chanson qu'il n'avait jamais entendu.

    "That old black magic has me in its spell
That old black magic that you weave so well
Icy fingers up and down my spine
The same old witchcraft when your eyes meet mine..."

"-Hey champion!
La voix le sorti de sa torpeur et le fit sursauter, il se retourna et constata un moment le barman comme pour se réveiller. Il battit des paupières et articula:
-Quoi?
-Tes whiskys tu vas les payer comment?
Le regard de Sterling fit un aller retour entre le verre vide de sa main et le regard insistant du barman.
-Ma Dalton m'a dit de les mettre sur sa note."

La barman se redressa et regarda la cage d'escalier surprit. Puis il regarda de nouveau Sterling et s'en alla laver des verres en grommelant.
Le détective savait que ca se payerai un jour, mais il n'avait pas d'argent.
Il se retourna pour regarder la scène mais la chanteuse avait disparu, emportant avec elle la reverie du détective. Il resta un bon moment dans le bar, à écluser tous les verres de whiskys qu'il pouvait descendre sous le regard mauvais du barman. Les barmans ne l'aimaient pas c'était un fait. Il ricana seul en le constatant et une larme vint piquer son oeil car ses pensées avaient pris la forme de feu sa femme qu'il avait adoré. Et ce soir, dans ce bar et alcoolisé, il réalisa avec la force d'un coup de poing qu'il ne se rappelait presque plus de son visage et ne savait plus si son désir de vengeance était légitime ou simplement devenu routine. Il reprit un verre pour chasser les larmes et se retrouva dans la rue sans savoir comment il était arrivé la. Il s'effondra sur un banc et s'abandonna aux bras rassurants du sommeil qu'il considérait désormais comme son seul véritable ami. 

"-Tu crois qu'il est mort?
-Je sais pas! Touche le avec le baton pour voir?
Une douleur aigue obligea Sterling à ouvrir les yeux.
-Ah non! Il bouge, fit une voix presque décue.
Il se redressa en se frottant les yeux et battit des paupières avec peine pour discerner 2 enfants qui le regardait comme une bete de foire.
-Vous voulez quoi les gosses?
-Tu peux nous rendre notre baton?
-Votre???
-Baton. On vous a touché l'oreille avec parce qu'on pensait que vous étiez un macchabée!
Sterling leva la main à sa téte et fut surpris d'y trouver un baton coincé dans son oreille droite.
-Mais! Mais! On a pas idée de faire une connerie pareille cria t il en enlevant le bout de bois de son orifice.
-C'est à dire qu'on savait pas si vous étiez mort répondit un gamin.
-Cela dit, il ronflait plutôt fort rétorqua le second.
-C'était pour être sur lança le premier à l'adresse de Sterling avec un grand sourire."
Sterling hésita entre hurler ou les battre avec le bâton. Finalement il se pencha par dessus le banc et rendit ses tripes.
-Degeu! grimaca le plus vieux des enfants. Mon papa il dit que l'alcool c'est l’échappatoire des faibles!
-Il t'a dit aussi que tu pouvais te faire battre par le bâton que t'as enfoncé dans un mort par le dit macchabée?"

Les 2 enfants le toisèrent pour déterminer s'il était sérieux et n'aimant pas leurs chances de s'en tirer indemnes ils s'enfuirent en courant. Sterling leva péniblement les yeux vers le ciel. Il devait être midi et autour de lui des passants lui jetaient des regards courroucés. Il s'était endormi dans un parc que les badauds remplissaient à présent d'une masse grouillante et colorée. Son odeur le frappa et il décida de rentrer chez lui pour regagner un aspect respectable. Le trajet fut extrêmement pénible. Le monde vacillait et le soleil le cognait violemment. Son estomac lui remontait constamment dans la gorge mais il se refusait de le laisser faire en public. Il déboula dans son appartement et fila au toilette pour se vider une nouvelle fois. En se redressant il constata avec soulagement qu'il allait mieux. Puis il se figea. Quelque chose n'allait pas. Une étrange impression. Ces papiers étaient-ils à cette place lorsqu'il les avait laissés? Il bougea lentement vers son placard qu'il ouvrit et fouilla sur l'étagère supérieure pour récuper son revolver. Il se déplaça dans le salon persuadé de n'y avoir vu personne. En effet le salon était vide. Son appartement était vide. Il aurait pourtant juré... Son sang se figea lorsqu'il regarda la porte d'entrée. La serrure de cette dernière ne présentait aucune trace d'infraction de l’extérieure mais l’intérieur était explosé et gisait sur le sol en petits morceaux. Sterling cracha des jurons dans sa barbe et fila dans le couloir. Après une rapide inspection du couloir il ne trouva rien de concret et ses voisins lui assurèrent n'avoir rien entendu. Dépité il rentra dans on appartement ouvert et s'affala dans son fauteuil favori. Il s'enfonca plus que d'habitude et se retourna pour constater qu'une énorme entaille avait été faite au niveau du coeur d'une personne assise. A l’intérieur avait été déposé un morceau de papier qui abordait le message suivant "Cerca, trova détective, tu joues à un jeu dangereux. Reste mort." Ainsi c'était une menace... Sterling ricana, une bande d'amateur, des pros l'auraient déjà envoyés dormir avec les poissons. La douche qu'il prit lui fit le plus grand des biens. Son estomac gronda et il se décida à manger quelque chose. Il ouvrit machinalement son frigo desesperement vide, laissa échapper un soupir, puis se dirigea vers son matelas et sorti son canif avec lequel il déchira le long du tissu. Une liasse de billet lui tomba dans les mains et il fit son possible pour contenir les reste du flot vert qui menaçait de s’échapper de son matelas. Satisfait de la somme qu'il avait retiré il sorti pour aller chercher un déjeuner. Son choix se porta sur un vendeur de hot dog qui agressait les passants de sa voix trop forte, se prenant surement pour un poissonnier. Sterling lui prit deux hot dogs qu'il alla déguster plus loin. Il allait achever le second lorsqu’il lui glissa des mains. Il venait de voir quelqu'un, quelqu'un avec qui il avait un compte à régler. Sentant son regard l'homme au manteau crasseux se retourna et écarquilla les yeux en voyant le détective.
Pogs détalla...

« Dernière édition: Février 10, 2017, 22:54:57 par Sterling.Valentine »
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« le: Mars05, 2017, 18:32:41 »

 Sterling dérapa sur le hot dog et bouscula sans les voir les passants devant lui. Sous une pluie de jurons il accéléra tentant de repérer le criminel dans la foule. Son chapeau miteux apparut au dessus de la marée humaine et Sterling fonça dans sa direction. Pogs avisa les détective et accéléra davantage, quittant la foule pour une petite ruelle qui venait d’apparaître dans la ligne des buildings. Le détective s'y engouffra sans hésiter ni ralentir et pouvait presque toucher le dos du fugitif. Tout d'un coup un volet s'ouvrit et le visage de Pogs percuta violemment le panneau en bois qui l'envoya au sol. Sterling se jeta sur l'homme et lui asséna un direct qui l'envoya au tapis. Une vieille femme sorti une tête mécontente de l'encadrement de se fenêtre et vit l'homme saignant dans les bras du détective:

"-Qu'est ce que c'est? Qu'est ce qui se passe ici?
-Mon ami a trop bu madame, je le ramenai simplement à la maison..."

La vieille femme arqua un sourcil et fit une moue incrédule mais ne dit rien et s’effaça de l'encadrement de la fenêtre pour crier des ordres en Italien. Sterling releva tant bien que mal le tas de chiffon qu'était à présent Pogs et fouilla ces poches. Il y trouva le couteau et des clefs avec un porte clé en forme de crane. Il roula des yeux:

"-Et moi qui pensait que les criminels n'avaient aucun gout..."

Il hissa l'homme inconscient sur ses épaules et s'éloigna de la ruelle, retournant sur ses pas. Cependant il ne reprit pas la route principale, comprenant qu'un homme inconscient attirerait beaucoup trop l'attention des badauds et d'éventuels mafieux. Alors il prit la direction de petites ruelles qui abondaient à Cordeiro et prit la direction des docks.

Il marcha pendant un moment, faisant attention de ne croiser personne et arriva finalement devant un hangar relativement petit par rapport aux gigantesques structures qui bordaient les docks. Il s’avança vers une pierre sur le chemin et la retourna. A l'intérieur était une clé dont il se servit pour ouvrir la porte de derrière et disparut avec son colis. L'intérieur était étonnamment cosy, des canapés ayant étaient mise en cercle autour d'une table basse et dans le coin de la pièce se trouvait un Jukebox poussiéreux accessible par un bar qui affichait également les sévices du temps. Sterling ne s'attarda aucunement sur le mobilier et ouvrit une autre porte qui révéla une pièce beaucoup plus sombre et vide au milieu de laquelle trônait une chaise. Il y assit le criminel avant de l'y attacher et alla fermer la porte. Une ampoule nue fut allumée et déchira l'obscurité en un cercle au milieu duquel se trouvait Pogs. Sterling prit l'ampoule dans sa main et la lançât en avant créant un mouvement de balancier et alla remplir tranquillement un seau d'eau dont il lança le contenu sur le séquestré qui se réveilla en sursaut. Pogs battit des paupières et écarquilla les yeux de terreur quand il comprit ou il était et de quoi il en retournait. Sterling prit une chaise sur laquelle il s'assit à l'envers en face de Pogs.

"-Bien, je vais te faire un topo. Tu es resté environ 30 minutes inconscient ce qui est super mauvais pour toi... Tu devrais penser à consulter dès que tu sors d'ici. C'est à supposer, bien évidement, que tu sortes d'ici...
Pogs déglutit mais ne dit rien. Sterling se leva et disparut dans l'obscurité de la pièce continuant son discours en remuant des affaires que le criminel ne distinguait pas.
-Tu vois, je comprends que tu m'ai agressé. Vraiment. C'est ton job, il y a des gens plus haut qui te l'ont ordonné, tu suis les ordres... Pas de problèmes pour moi....
Une pièce d'acier vint tinter sur le sol dans l'obscurité et le couteau rouillé glissa vers Pogs dont le premier reflex fut de tenter de l'attraper. Les liens se tendirent le bloquant sur la chaise... Sterling réapparut dans la lumière tenant une serviette qu'il déposa sur la chaise devant Pogs et poursuivit:
-Mais voila le truc... Pour avoir des ordres il faut connaitre les gens au dessus. Et c'est justement ce qui m’intéresse.
Il disparut à nouveau dans l'obscurité et Pogs entendit de l'eau couler. La voix du détective s’élevât dans la pénombre.
-On a 2 manières de faire ça: soit tu me dis ou sont tes petits copains et les têtes de ton groupe et ça s’arrête la, je te relâche et tu cours dans les prés insouciamment jusqu'à un autre pays où tu disparaît. Soit...
Il réapparut, tenant devant lui un sceau d'eau qu'il posa a coté de la chaise sur laquelle il se rassit.
-... on fait ça à ma manière, je te garde ici pendant un petit moment, on s'amuse un peu ensemble, on boit quelque trucs jusqu’à ce que tu me dise ce dont j'ai besoin. Ensuite je prends cet ouvre lettre que tu affectionne tant, je te le loge dans l'oeil et je t'envoie dormir avec les poissons avec des bottes en béton.
Un rictus vint déformer le visage de Pogs qui partit dans un rire tonitruant qui ressemblait d'avantage à un sifflement de chaudière mal entretenue qu'un rire sincère.
-Tu peux parler au moins? T'es pas un de ces mecs bizarres à qui on a coupé la langue ou je ne sais quoi?
La voix rocailleuse du criminel s'éleva alors dans la pièce. Une voix très désagréable, ponctuée de sifflements et de déglutitions.
-Mais t'es qui toi? Au début on me dit que t'es un flic ripoux qui c'est fait sa fortune avec du trafic. Mais y'a que le Don qui deal ici. Ensuite on me dit que t'es un danger pour nous et qu'il faut que je te butes... Alors on dance à la belle étoile et tu réussis à t'enfuir... Maintenant tu me cours après et tu me menaces. T'es qui? Un nouveau parrain? Tu veux prendre la place du Don?
Il parti dans un autre éclat de rire insupportable qui irrita Sterling au plus haut point. Ce dernier lui asséna un coup de poing en plein milieu du visage pour rétablir le silence.
-Ecoute... J'aimerais te dire que je n'ai rien contre toi mais je mentirai, dit-il en levant sa main exhibant son bandage, de plus j'ai eu une rude nuit et une matinée encore plus difficile.
Pogs garda le silence et Sterling inspira profondément en passant sa main dans ses cheveux bruns.
-Disons que ma patience est très limitée et que je n'aimerai pas avoir l'impression de gacher mon temps...
-Tu ne comprends pas flic, si je parle je suis aussi mort que tu l'es.... 
-Est ce que ca a l'air de me faire peur?
Il se leva et approcha son visage de Pogs et grogna:
-Je veux le nom de l'enfant de catin qui t'as demandé de me trouer et où le trouver. Je te préviens je ne joue plus...
Pogs cracha au visage du détective qui recula promptement. Il envoya son pied dans le torse du malfrat qui hoquetta sous le choc et la chaise bascula sur le sol...
Sterling essuya son visage avec sa manche pendant que le criminel sur le dos crachotait le reste de ses poumons.
-Bien... Tu as choisis, on ne pourra pas dire que je ne t'avais pas prévenu.
Il se saisit de la serviette qu'il plia en 4.
-Tu te souviens quand j'ai dis qu'on allait s'amuser ensemble? J'ai menti... Je vais m'amuser et toi... Tu vas boire quelques trucs..."
Il déposa la serviette sur le visage du criminel qui n'avait pas arrêté de tousser et alla se saisir du seau. Il attendit que Pogs finisse de tousser et lorsqu'il entendit les premières supplications il sourit sinistrement et versa le sceau sur le visage de l'homme.

Il faisait presque nuit lorsqu'il sortit de son hangar, une bouteille à la main. Il épousseta distraitement la poussière de béton qui s'était accrochée sur son trench et s’avança dans la lumière d'un réverbère pour lire un petit morceaux de papier.
"David Abahel 44 Longstreet Elisario"
Une liste d'autres noms garnissait le papier et au bout de cette liste il était écrit en grand "Le Marin". Sterling rangea le papier dans sa poche et bu une rasade. Les lumières de la ville le rendirent songeur pendant un moment. Ça y était. Il ne pouvait plus reculer. Le détective sorti de sa poche la clé de voiture et se dirigea vers la ville. L'avantage de ses méthodes était que lorsque les malfrats craquaient ils disaient tout... Il arriva sur un parking et repéra 4 voitures. Au milieu trônait une Plymouth en parfait état. Sterling s’avança et tourna la clef dans la serrure qui lui répondit avec un cliquetis amical. Il entra et fut frappé par la propreté de l'intérieur.
"Sacré Pogs, t'étais peut être un sac a germes mais ta voiture est niquel..."
Il démarra et prit la direction de Cordiero. Les pneus de la Plymouth crissèrent devant le Galvaudiones et Sterling entra dans le bar pour aller s'asseoir sur le même tabouret que la fois précédente. Il fit un geste au barman qui lui amena 2 verres de whiskys et disparut dans l'arrière boutique. Damian apparut peu après et lui fit signe d'approcher d'un geste de la main. Sterling finit le premier verre et emboîta le pas au géant qui l'amena à l'étage. Ma Dalton l'attendait en lustrant un pistolet ancien qu'elle remit dans sa vitrine lorsque le détective entra dans la pièce. Elle congédia le colosse d'un signe de main et tourna son fauteuil vers le visiteur.
"-Bonsoir Sterling, dit elle avec un sourire. Que nous vaut l'honneur de cette visite?
-J'ai des indices Ma...
-Miss!
-Miss Dalton. Je suis sur une piste.
-Ah? Racontez moi...
-Je suis tombé aujourd’hui sur une vieille connaissance qui me devait des explications. Je l'ai travaillé au corps et il a fini par me dire ce que je voulais savoir... J'ai le nom et le lieu de résidence d'un gros poisson. Cela peut être une bonne façon de remonter jusqu'au Don.
-Eh bien détective on peut dire que vous ne chaumez pas... Hier soir vous étiez ici à vous faire offrir des verres et aujourd'hui vous venez m'annoncez une découverte plus qu’intéressante. Puis je savoir qui est l'homme en question?
Sterling sorti de sa poche la liste et lui tendit. Ma Dalton lu la liste lentement et s’arrêta sur le premier.
-Nous connaissons déjà plus de la moitié de ses personnes. Certaines sont même déjà mortes de nos mains.
Puis elle répéta le nom pour s'en imprégner.
-David Abahel... Il est de la partie juive de la mafia....
-Il y en a une?
-Pendant la montée au pouvoir du Don beaucoup de personnes ont flairé le bon coup. Il lui fallait quelqu'un pour tenir ses comptes et avoir l'air innocent à sa place. C'est à ce moment que sont venus nos amis à capuchon... Ils se sont jetés sur l'occasion et ont bénéficié de sa protection et de sa nouvelle fortune. En guise de reconnaissance il leur a donné une ville. Elisario. Impossible de te balader dans ces rues sans tomber sur un youpin mafieux...
Sterling se tu, mal à l'aise.
-On a essayé tant bien que mal de s'introduire dans leurs rangs, mais ils n'acceptent que ceux dont ils ont vu le pénis se faire couper dès leur plus jeune age.
Elle imita avec ses doigts des ciseaux et ramassa un cigare qui gisait dans un cendrier. Elle tira une bouffée dessus et continua.
-Nous sommes sur le coup depuis plusieurs mois déjà mais les noms que vous nous apportez complètent nos informations. Nous serons bientôt prêts à attaquer. Cela dit je n'ai jamais entendu parlé de ce bonhomme.
Elle plissa les yeux et déchiffra le nom au bas de la page
-Le Marin?
Sterling se redressa et parla promptement:
-Je m'occupe de lui.
Ma Dalton arqua un sourcil et tira une bouffée sur son cigare.
-Soit, je n'ai aucun problème avec cela. Je dois cependant parler de tout ça à mes enfants... Nous prendrons une décision ensemble.
Sterling comprit que Ma Dalton le congédiait et commença à tourner les talons.
-Détective?
Il se retourna.
-Oui?
-Qu'est il advenu de votre vieille connaissance?
Sterling ne répondit pas de suite.
-Elle a changé de pays..."
Ma Dalton regarda le détective par dessus son cigare mais ne dit rien. Il ouvrit la porte, descendit les marches et alla récupérer le second verre de whisky qui traînait sur le bar. Il réalisa que malgré la prohibition l'alcool était plus que facile à trouver. Ma Dalton devait verser de gros pots de vin à la police locale. Tant mieux pour lui après tout. Le verre fut vidé d'un trait et il se retourna, espérant apercevoir une chevelure rousse. Un soupir de déception lui échappa lorsqu'il réalisa que les personnes sur la scène étaient le saxophoniste et un crooner médiocre que le public n'écoutait qu'à peine. Puis il ressorti la liste de sa poche et scruta le dernier nom. Ainsi il était toujours vivant... Demain il ira voir Le Marin et lui dira quel vent l'amène. Il ricana à sa propre blague et posa 2 billets sur le bar avant de sortir de l'établissement sous l'éternelle pluie qui recommençait.

« Dernière édition: Avril 19, 2017, 1:23:52 par Sterling.Valentine »
Sterling.Valentine

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« le: Mars21, 2017, 19:28:46 »

Sterling arriva à son appartement fourbu et insuffisament saoul. Sa main s'empara d'un geste souple la bouteille de Gin sur le bar et il s'affala dans son fauteuil percé, son regard courant sur le mur pour s'arreter sur la photo du Don. Malgré la guerre imminente, le détective savait qu'il manquait énormement d'informations et cette bataille ne le rassurait guère tant il avait l'impression d'avancer en aveugle. Le papier bruissa dans sa poche et il en sortit la liste froisée. Le Marin... Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu ce nom. Sterling tiqua. Cet homme avait disparut de la circulation depuis un bon moment déjà, même avant son coma. Il se souvenait également des documents policiers qu'il avait lu par le passé qui confirmaient la mort de l'homme. Un imposteur? Peu probable, Le Marin n'était pas le genre de personne que l'on pouvait remplacer si facilement. Ni trouver d'ailleurs... Sterling n'avait pas la moindre idée d'où se cachait l'individu. Ses pensées furent interompues lorsque son regard tomba sur le bandage qui recouvrait sa main. Bizarrement elle allait bien, trop bien même. Quelque chose ne collait pas. Il enleva le bandage et scrutta sa main, stupéfait. Cette dernière avait entièrement guérie. La plaie c'était refermée proprement ne laissant derrière elle qu'un pale souvenir de la douleur. Plus étonnant encore était le fait qu'aucune cicatrice ne venait témoigner de l'agression.
"-Giacobus, quelle genre de sorcelerie...."
La soirée fut calme, luxe que Sterling aprécia après ces derniers jours agités. Tout en buvant son Gin il mit de l'ordre dans ses affaires et lorsqu'il fut certain que la dernière goutte eut été avalée il alla se coucher, satisfait de son ébriété.

Le lendemain, il fut reveillé par des pas lourds dans l'appartement du dessus. Ses paupières chassèrent le sommeil alors qu'une nausée familière lui souhaitait un bon réveil. Il se leva et alla dans la salle de bain, croisant son reflet dans le miroir. Sterling s'arreta, choqué de découvrir que ses yeux bleux étaient devenus vitreux et que sa peau commencait à grisonner. D'un regard rapide il avisa la bouteille de Gin vide qui gisait au pied de son lit et baissa les yeux. Une boufée de tristesse l'envahit et il préferra s'échapper de son appartement que d'affronter seul sa tristesse. Il s'arreta sur le peron de son immeuble et prit un temps de réflexion. Il lui fallait trouver Le Marin mais d'abord il lui fallait comprendre le miracle de sa guérison. Ses pas prirent la direction du domicile de Giacobus et il arriva bientôt devant l'impossante porte noire. Il gravit les escaliers jusqu'au troisième étage et toqua à la porte. Un moment passa pendant lequel le silence s'épaissit et le docteur ouvrit finalement la porte, couvert de sang. Sterling plongea la main dans sa poche revolver et sortit son arme d'un geste millimétré. Ecartant le docteur,le chien armé, il entra en trombe dans l'appartement à la recherche de la menace. Giacobus éclata de rire:

"-Mais qu'est ce qui t'arrives? Ca va pas bien?
-Giacobus qui a-t-il? Que se passe-t-il? As tu mal?
-Mais non voyons! s'exclama le docteur hilare. Je vais très bien!
-Le... Le sang balbutia Sterling pointant du doigt la blouse maculée du docteur.
-Ce n'est pas le mien, lui répondit-il avec un sourire radieux.

Sterling rangea son arme et fronca les sourcils.

-Tu as recommencé à jouer avec des cadavres Giacobus?
-C'est toujours Docteur Giacobus pour toi...
-Réponds à ma question!

Le docteur perdit son sourire comprenant que la discussion prenait un tournant qu'il n'apprécierait pas.

-Eh bien, on ne peut pas être docteur sans faire de la recherche n'est ce pas?
-Tu n'es plus docteur... Dois je te rappeler pourquoi?

Un silence géné s'ensuivit et Sterling soupira.

-Enfin ce n'est pas comme si j'étais un enfant de coeur non plus... J'ai tué un homme hier.

Le docteur redressa la tête surprit de cette confession aussi crue qu'inattendue.

-C'était Pogs, tu sais, celui qui...
Il leva sa main et tapota le bandage de sa main.
Giacobus ne dit rien, ferma la porte et alla s'asseoir à son bureau.

-Comment tu t'y es pris?
-Je l'ai amené boire quelques verres sur les docks...
-Je vois, tu as conservé l'endroit?
-C'est une bonne planque, je dois te l'admettre.
-Et le corps?
-Avec les poissons...

Le docteur inspira longement et garda le silence. Sterling reprit la parole.

-J'ai autre chose à te demander.

D'un geste vif il enleva son bandage et posa sa main sur le bureau du docteur.
Ce dernier restait toujours meublé dans son silence.

-Qu'as tu fais Giacobus, qu'est ce que tu m'as donné? Une plaie de cette importance ne guérie pas en 2 jours, elle ne disparait qu'encore moins.
-Tu as peut être un méthabolisme rapide? tenta le docteur.
-Méthabolisme rapide.... Tu as fini de te *** de moi? Je n'accepterais pas de devenir une de tes expériences! Qu'as tu fais?
-Je t'ai soigné et guéri, estime toi heureux que je le fasse gratuitement sans poser de questions!
Le détective s'approcha du docteur et se pencha sur lui.
-Je serais heureux si je n'avais pas l'impression d'être un cobaye! Giacobus, peu importe ce que c'est, cette invention est miraculeuse mais dieu du ciel réponds moi! Qu'as tu fais?
-Tu ne comprendrais pas!
-Ce que je comprends c'est que tu es un savant fou qui reste à longueur de journée dans un laboratoire avec pour seule compagnie des cadavres froids! Je serai rassuré quand je serai sûr que la saloperie que tu m'as donnée ne vient pas d'un mort mais aucun moyen d'en être sur vu ton état mental!" cria Sterling.

Sur ce mots le docteur se tendit comme un ressort. Ses yeux s'équarquillèrent et ses mains furent secouées de spasmes. Sterling recula et plongea la main dans sa poche revolver. Un son guttural s'échappait à présent de la gorge du docteur qui attrapa sa chaise et la jetta sur le mur. Cette dernière vola en éclat, propulsant dans toute la pièce des morceaux de bois qui vinrent heurter les différentes machines. Le jeune homme se retourna, l'écume aux lèvres et Sterling discerna dans ses yeux injectés de sang une violence inouie. Il arma le chien de son revolver, paré à toute éventualités. Le docteur laissa échapper un râle presque douloureux et détourna son attention de Sterling. De ses mains tremblantes il arracha le tiroir de son bureau dont le contenu se répandit sur le sol et se laissa tomber par terre, tatonnant le parquet. Il se saisit d'une boite orange et avala promptement les pillules qu'elle contenait. Il y eut un moment de silence pendant lequel le docteur resta par terre alors que les spasmes quittaient peu à peu sont corps. Enfin il s'immobilisa, et prit une longue inspiration. Sterling lacha son arme et lui tendit la main que le docteur saisit pour se remettre sur ses pieds. Le coin de sa bouche était encore secoué de tics mais le pire était passé.

"-Tes crises sont toujours aussi impressionantes.
Le docteur ne dit rien.
-Je me souviens de la première fois que je t'ai vu comme ça. C'était aussi la première fois ou tu m'as soigné, dit Sterling avec un sourire.
-Je t'avais poignardé non?
-Tu étais hors de toi. Tu avais une crise et je m'étais jeté sur toi pour essayer de te maitriser.
Le docteur sourit
-Hum, mauvaise idée...
-Je ne savais pas à ce moment! Tu étais déchainé! Beaucoup plus fort que d'habitude! Tu t'es retourné et tu m'as planté ce stylo dans l'épaule!
Le jeune homme lacha échapper un rire en se souvenant de la scène.
-Le temps que je m'enleve le stylo tu avais pris tes cachets et tu étais de nouveau normal!
-Dis ca à la droite que tu m'as mise.
-Il fallait que je sois sûr, assura le détective avec un sourire.

Le docteur passa la main dans ses cheveux en soupirant et s'éloigna dans la pièce. Il revint avec un liquide vert et visqueux enfermé dans un seringue qu'il déposa devant Sterling.

-Tiens, tu voulais savoir.
-C'est donc ca? Ca ne m'a absolument pas l'air naturel.
-C'est parce que ca ne l'est pas... Ce produit est une de mes grandes fiertés. Je l'ai baptisé le Tetra Oxyonil Y.
- Y?
-Il y a eu 24 prototypes...

Sterling ramassa la seringue ne sachant pas s'il devait être effrayé, impressionné ou en colère.

-Et... Qu'est ce que c'est? Comment ca marche?

Le docteur alla au le fond du laboratoire et revint avec un tableau sur lequel était écrit des formules contenant beaucoup trop de lettres pour Sterling.
Le docteur commenca ses explications:

-Je travaille sur ce projet depuis plusieurs années déjà. Ce domaine scientifique n'avait été jusqu'alors qu'éfleuré par les autres docteurs. Je suis un pionnier.

Sterling se tut, attendant la suite.

-Tu sais sans doute que tout être vivant est composé de cellules? Bien. J'ai découvert que lorsque l'être humain se créé lors de la grossesse il dispose d'une réserve de cellules "vierges", de cellules non attribuées qui peuvent prendre n'importe quelle forme à n'importe quelle place.

Le détective commencait à comprendre de quoi il était question.

-Mélangées avec les bons produits ces cellules provoquent une réaction qui les stimulent et les obligent à grandir. Il suffit ensuite de l'injecter dans un corps et de laisser le produit faire effet. Les cellules vierges prendront la place de celles manquantes et guériront la plaie ou le traumatisme que le corps a subit.

Un silence s'abattit sur la pièce à la fin de son explication.

-Que se passe-t-il? C'est pas souvent que l'on voit Sterling Valentine sans réponses...
-Giacobus, c'est tout simplement prodigieux!
-Voyons tu exagères j'ai juste eu la chance de me pencher sur un terrain inexploré!
-Non, sincèrement tu es un véritable génie! Comment as tu découvert ce produit?

Le docteur se rabrunit et fini par lacher:

-Je te l'ai dis, ca fait longtemps que je travaille dessus. Bien avant notre rencontre. A l'époque, tu le sais, je touchais un peu aux cadavres...
-Beaucoup trop, intervint Sterling.
-Et dans une dame que j'ai trouvé à la morgue il y avait un enfant... Je l'ai utilisé pour mes recherches.
Le docteur leva un oeil inquiet sur le détective, attendant sa réaction. Ce dernier soupira:
-Ce gamin était déjà mort, il ne l'aura pas été en vain. Je pense que tu te rends compte que cette invention révolutionne absolument toute les recherches médicales faites à ce jour Giacobus, regarde ma main! Elle est comme neuve!
-Je te vois venir. Tu penses que tu vas pouvoir venir te faire soigner ici en continu. C'est faux. Virtuellement ce produit peut tout guérir, mais on ne peut guérir la mort. Si tu te refais planter au mauvais endroit c'est fini, le produit sera inutile et toi, tu meurs.

Sterling regarda la seringue qu'il avait dans la main. A présent cette seringue l'impressonnait. L'effrayait presque. Il battit des yeux pour sortir de sa torpeur et posa délicatement l'objet sur la table. Enfin il s'exclama:

-Bon! Je meurs de faim! Est ce que je t'inviterai à manger?

Le docteur le regarda interloqué.

-Qui? Moi?
-Eh bien, il n'y a personne d'autre dans la pièce...
-C'est à dire que j'essaye de sortir le moins possible... Tu sais, je me cache.

Sterling se leva en claquant ses mains sur ses cuisses

-Bah! Personne ne te verra si tu mets un chapeau et des lunettes, change de vetements et nettoie le sang que tu as sur le menton. Ca sera parfait ne t'inquiètes pas."

Giacobus disparut dans le capharnaum de son laboratoire et revint un peu plus tard dans une tenue propre. Les deux hommes descendirent dans une rue noire de monde et se perdirent dans les ruelles. Leurs pas les conduisirent à un restaurant un peu miteux logé dans une impasse peu avenante. Un endroit que Sterling affectionnait particulièrement. Ils s'assirent à une table bancale située pret de la sortie et commandèrent des repas simples que Sterling ne pu accompagner d'un verre de whisky ce qui le rendit mausade. Lorsqu'il sortit des billets de sa poche la liste tomba et il se souvint subitement de son autre objectif.

"-Tu te souviens du Marin?
-Si je me souviens de l'enfoiré qui m'a balancé? Il est mort non?
-Je croyais aussi. Apparement il a été atteint du syndrome de Lazarre. J'ai son nom sur une liste que m'a donné Pogs... Il faut que je le trouve...
-Tu es sur que Pogs ne t'as pas menti? Il aurait très bien pu te mener en bateau.
-Non... Crois moi il disait la vérité. De plus je ne connaissais pas le bougre à l'époque du Marin. Il n'avait aucune raison de me sortir ce nom.
La lumière filtrait paresseusement à travers les verres jaunis du tripot. La poussière voletait paisiblement alors que les conversations des clients creait un fond sonor confus.

-Et tu sais ou commencer à chercher?
-Aucune idée, aucune trace. J'ai passé pas mal d'années dans le coma, il peut être n'importe où...
-Tu as essayé de chercher au dernier endroit ou il se trouvait?
-Il s'est fait passé pour mort. Je ne pense pas qu'il soit resté au même endroit.
-Ah... Ca mon ami... Ne jamais sous estimer le caractère prévisible de la bétise humaine. Tu te souviens ou il habitait?
-Quelque part dans le new Chinatown il me semble...
-Commence par la, je ne vais pas t'apprendre ton métier... C'est la dernière trace que tu as de ce camé.
Sterling ne dit rien et resta pensif un moment. Finalement il se leva et déposa les quelques billets sur la table.
-Je te revaudrais ça, dit le docteur.
-Contente toi de rester sage, le rétorqua le détective...
-Ouais, Ouais, rester sage et recoudre bibi j'ai compris..."

Sterling lacha un sourire et s'en alla d'un pas rapide. Il n'aimait pas Chinatown, encore moins le new Chinatown. Les premières populations chinoises s'étaient installées dans ses quartiers en périphérie de la ville. La ville en grandissant, avait englobé ces quartiers et y avait amené la criminalité en même temps que la pauvreté qui en découlait. Les premières mafias chinoises furent formées alors que Sterling passait son diplome pour rentrer dans les forces de police d'Usania. Lorsqu'il avait décroché son titre de détective le Don avait déjà annhilé la plupart de ces concurrents orientals. La police corrompue était passée derrière pour finir le travail et Chinatown devint un quartier fantome fréquenté par des voyous et des camés de la pire espèce. Un beau coupe gorge en somme. La municipalité avait alors tenté de rattraper le coup en créant un nouveau quartier oriental mais la corruption regnait et le quartier avait été pourri dès son ouverture. Le New Chinatown été aussi bien fréquenté que son ancêtre et les mafieux se servaient de ces rues pour vendre leurs produits à une population constament en demande.
Sterling rentra chez lui. S'il voulait parler avec Le Marin il lui faudra parler son language. Il poussa la porte de son appartement qu'il n'avait toujours pas réparée et s'avanca vers son fauteuil. Son canif émit un cliquetis et il s'appliqua à déchirer le tissu du fauteuil. Cette fois, un sac de poudre blanche lui tomba dans la main. Il l'enfouie rapidement dans son manteau et referma la fente, puis sorti en prenant au passage les clefs de la Plymouth. Avant de fermer la porte il ne put s'empecher de sourire en pensant que son appartement était un oeuf de paques.

La Plymouth fut garée le plus loin possible de New Chinatown. Bien qu'il n'en soit pas le propriétaire originel, il n'avait aucune envie que cela change. Il marcha un petit moment et arriva enfin dans le ghetto oriental. Les hautes tours projettaient leurs ombres sur un ciment jonché de détritus. Des banderoles en mandarins pendaient de tous les cotés et des panneaux lumineux colorés, invisibles à force d'être trop nombreux, agressaient la vue jusqu'à écoeurer les passants. Ce patchwork de couleurs et de lumières était accompagné de cris des rares commercants, du brouhaha de la foule et d'une puanteur humaine execrable mélangée au fumet de spécialités d'outre mer. Sterling avait déjà hate de tourner les talons. S'appuyant sur ses souvenirs il se fraya un chemin dans les rues sales et s'arreta devant un escalier extérieur. Un homme était allongé la, un garrot autour du bras et des rêves opiacés plein la tête. Le détective l'enjamba et gravit les escaliers. Il ouvrit une porte qui l'amena sur un corridor sombre dans lequel étaient accumulés des ordures. Prudement, il s'avanca parmis les portes et s'arreta devant l'appartement de ses souvenirs. La poignée bloqua... Evidement, c'était fermé. Il regarda le couloir pour s'assurer qu'il était désert et posa en genou à terre pour commencer à crocheter la serrure. Il avait à moitié fini lorsque la porte du corridor s'ouvrit. L'homme s'arreta brusquement et Sterling distingua sur les bras de l'individu des tatouages de toutes formes. L'intru détalla et le détective lacha un juron avant de partir à sa poursuite. Il en avait marre de courir après les vauriens. L'homme descendit 4 à 4 les marches et déboucha dans la rue. Sterling sorti du corridor juste à temps pour voir l'individu s'élancer dans la rue. Il emjamba la rembarde de l'escalier et sauta sur le fugitif. L'homme se retourna et s'écarta pour voir le détective retomber lourdement dans les déchets à ses cotés. Il essaya de s'enfuir en courant mais Sterling l'attrapa par le col et le plaqua au sol.

"-Bonjour Jonathan! Tu passes une bonne journée?
Le Marin écarquilla les yeux lorsqu'il vit qu'il l'avait attrapé
-Sterling?!
-Tout juste, tu n'es pas le seul à savoir ressuciter. Si je te lache, est ce que tu vas faire quelque chose de stupide comme t'enfuir?
Le Marin marqua un temps
-Tu vas m'arreter?
-Non.
-Alors c'est bon.

Sterling se leva sans pour autant lacher son prisonnier. Les regards des badaux commencaient à se tourner vers eux.

-Tu m'invites dans ton palace? On ne devrait pas rester dans la rue."

Le Marin aquiesca silencieusement et remonta les marches talonné par le détective.
Ils s'arretèrent devant la porte que Le Marin ouvrit sans soucis grâce à sa clé et les deux hommes entrèrent refermant la porte sur le couloir malodorant.

« Dernière édition: Mars 23, 2017, 14:55:00 par Sterling.Valentine »
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« le: Mars28, 2017, 2:47:50 »

L'intérieur ne sentait pas bien mieux. Sterling fronca le nez et parcouru du regard ce qu'il pensait etre une chambre mais qui ressemblait davantage à un cagibi. Un lit crasseux était recouvert d'une couette grise et on se doutait que l'oreiller avait disparu depuis longtemps. Le mobilier, plus qu'austère ne se composait que d'une table basse jonchée de petits déchets au milieu de plats à emporter éventrés, ainsi que d'une armoire surplombée par des monceaux de cire provenant de bougies dont les flammes peinaient à rester en vie. Pour parfaire cette ambiance déjà lugubre, des feuilles de journaux collées aux fenetres filtraient le soleil en une lumière faible, rougie par une peinture bordeaux qui s'écaillaient.

"-Bienvenue à New Chinatown, grommela Sterling.

Le Marin haussa les épaules et ne daigna même pas répondre. Il s'assit sur lit et scrutta le détective.

-Bon... Qu'est c'tu m'veux?
-Tu sais très bien ce que je veux... La même chose que toutes les personnes qui débarquent dans ta piaule paumée.
-M'insulte pas sous mon toit, flic. J'le tolérerai pas.
Sterling haussa les épaules et repris la parole en se déplacant dans la petite pièce, inspectant le mobilier.
-Je suis venu pour des tuyaux, mais d'abord tu vas m'expliquer pourquoi tout le monde dans cette satanée ville te pense mort.
-On m'pense mort?
-Ne joue pas l'idiot avec moi, si la moitié de la ville est au courant de quelque chose, tu l'es surement. Tu te caches? De qui? Tu as des dettes trop importantes? Explique toi!

Sous l'avalanche de question Le Marin soupira mais ne répondit pas. Il tapa ses poches et en sorti un paquet de cigarettes dont il tira un mégot. Il hésita puis tendit le paquet à Sterling qui refusa, impatient.
Le détective reprit:

-Il y a 5 ans un dossier est tombé sur mon bureau. C'était ta nécrologie. "Jonathan Price décédé le 16 août 1927 suite à un abus de produit stupéfiant". J'y ai parfaitement cru vu toutes les saloperies que tu te mets dans le sang. J'ai pensé que tu avais énervé la mauvaise personne, une personne qui t'avais donné de la came frelattée pour te faire taire.
-Et t'es v'nu vérifié?
-Non, on avait autre chose à faire que d'aller s'occuper d'un camé mort.
-Exactement.

Sterling tiqua, hébété.

-Pardon?
-Personne n'est venu vérifier. Alors j'ai rien dit.
-Tu veux dire que pendant 5 ans tu étais légalement mort simplement parce que personne n'est venu vérifier que tu respirais? Et le dossier? Les infos de la police?
-Elles sont pas totalement érronnées. J'ai bien pris c'te came, pire trip d'mon existence. M'a envoyé sur la lune. J'y ssuis resté pendant un moment...
-Un moment?
-Une semaine.... J'suis resté une semaine dans les vappes. J'ai plus bougé, mangé, bu. Rien. C't'un miracle qu'j'sois toujours vivant. C'est un voisin qui m'a trouvé. C'moins que rien voulais voler mes affaires. MAIS T'AURAS JAMAIS RIEN, TU M'ENTENDS ?! JAMAIS ! Cria-t-il à l'adresse du mur d'en face.

Puis il reporta son attention sur Sterling :

-Mais dis moi. C'toi qui est censé être mort. Et bien refroidi qui plus est. L'Don en personne t'as flingué non ? Qu'est c'tu fais sur tes pieds ?
-Je n'étais pas prêt à me faire oublier . Jonathan, j'ai constaté que tes talents de fouine sont restés intact. Maintenant je veux savoir si tes talents d'indic sont restés les mêmes.

Le Marin grimaca.
-C'ta dire que c'est un peu derrière moi c't'histoire t'vois ? J'essaye de rester discret après ma deuxième chance. Et pis y'a des avantages à être mort. Tu sais que les mafieux choppent leurs infos par les flics ripoux. D'un coup, une ardoise longue comme mon bras a disparue et seules les bonnes personnes savent que je respire encore.

Sterling balaya la pièce du regard. Une inspection peu approfondie lui révéla très vite des seringues sales qui traînaient parmi des briquets vides et tuyaux de caoutchouc. Il roula des yeux et émit un claquement de langue désapprobateur.

-Oui et l'argent pour tes saloperies te tombe du ciel. Je le sais que tu es de retour dans le business dit -il en sortant de sa poche la liste de Pogs.

Le Marin écarquilla les yeux et ces bras tatoués commencèrent à trembler. Il se frottait à présent nerveusement la tête et tenta même de récupérer la liste que Sterling avait dans la main.
-Ou as tu trouvé ca ? Pourquoi je suis dessus ? C'est pas des gens qu'tu dois buter quand même ? Hein dis ?
-Tu te souviens sûrement d'un brigand crasseux qui sentait pire que cette piaule. Pogs ?
-Ouais, ouais, quand il parlait mon chat crachait... C'est lui qui t'as donné ca ?
-Il ne me l'a pas donné, non . Disons que je l'ai obtenu. Bref je sais que tu es de retour dans le business et si j'ai réussi à le faire parler...

Il se pencha sur Le Marin menaçant :

-Je pense que je peux te faire chanter...

Le Marin déglutit et parla d'une voix tremblante :

-Ok, ok j'vais t'aider. Pas la peine d'me menacer. T'as pas appris la douceur dans l'coma toi hein ?

Puis son œil prit un éclat différent et sa voix changea pour devenir suave.

-En revanche t'dois savoir q'mes services sont pas gratuits... J'prends beaucoup de risques pour...
-Oui, tu prends beaucoup de risque à planer avec tes potes camés qui bavent leurs informations pour un fix de leur saloperie. Et je parle pas des mafieux qui te donnent leur drogues pour tes indications.

Puis il plongea sa main dans son manteau et jeta sur la table le sachet de poudre. Le Marin se rua avidement vers le sachet qu'il soupesa et estima d'un œil expert. Satisfait, il aquiesca et le détective repris la parole.

-C'est le moment de jouer sur les deux tableaux. Je veux savoir comment ce Pogs m'a retrouvé et s'ils en enverront d'autre. Je veux également que tu me confirmes les noms de cette liste et si tu connais quelque chose de leur activités ne me cache rien.
-Pogs fait parti de la mafia juive d'Elisario... Ils dépendent eux même du Don. Les fichiers de l’hôpital dans lequel tu te trouvais ont étaient fouillés mais t'étais déclaré cliniquement mort. Z'ont pas cherché plus loin. Non, z'ont une taupe, quelqu'un qui était au courant de ton retour.
-Qui est ce ? Je veux un nom !
-J'sais pas j'te jure !

Sterling se jeta sur Le Marin et empoigna le col de l'homme qui ferma les yeux en gémissant, attendant un coup qui ne vint pas. Il se risqua à ouvrir un œil pour voir que le détective c'était repris.

-Je te crois, poursuis.
-Z'ont pas eu de nouvelles de Pogs d'puis longtemps. J'suppose qu'tu la zigouillé. Alors soit sûr qu'ils t'lacheront pas. J'connais ces gaillards, dit il en pointant la liste. Y'en a pas mal qu'ont été dessoudés par un gang rival, un pas commun, personne sait qui est d'dans, ils laissent pas d'traces. C'des pros...

Sterling observa un temps de silence. Il lacha Le Marin qui battit en retraite au fond de son lit crasseux et se mit à tourner autour de la pièce reprenant son inspection des lieux.

-Tu es au parfum du prochain coup de nos amis à capuchon ?

Le Marin hésita et croisa le regard dur du détective. Il soupira et avoua.

-Après demain ils doivent recevoir une cargaison d'opium et de cocaïne en provenance du sud. L' transport sera effectué par la mer. Ils seront d'garde au port demain et le soir d’après.
-Des effectifs en plus ? Ils ont engagés des petites frappes ?
-Non, ils veulent être l'plus discret possible sur c'coup la... Un cargo entier de cocaïne sa ferait trop bruit, beaucoup trop compliqué à défendre s'ils s'faisaient attaquer.
Le détective sorti son carnet et y inscrivit de son écriture chaotique les informations du Marin. Demain il irait au Galvaudiones et préviendrait Ma Dalton. Il n'avait aucun doute que le gang serait d'attaque pour faire baisser leur nombre de concurrents. Soudain une forme noire sauta devant c'est yeux et d'un reflex quasi surhumain il sortit son revolver qu'il pointa sur la menace.

-HEEEEEEE !! HO ! Ca va pas ?! Cria Le Marin en se jetant sur son chat pour le protéger d'un éventuel projectile.
-C'est quoi cette saleté encore ? demanda le détective en rangeant son arme.
-C'est Marie, mon chat !
-Toi avec un chat noir ? Et qu'est il arrivé à ta superstition légendaire ?
-L'était bébé... L'avait faim et froid. J'connais ça. J'souhaite à personne.
-Un camé empathique... On aura tout vu.

Le Marin lui jeta un regard mauvais, trahissant le peu de sympathie qu'il avait pour l’intrus. Il se leva et sorti une autre cigarette qu'il plaça dans sa bouche craquelée. Il allait pencher son visage au dessus des bougies mais retint son geste et sorti une allumette avec laquelle il alluma sa tige.

-C'est c'que j'sais pour l'instant.
-Rien sur le Don ? tenta Sterling.
-Keutchi, c't'un vrai fantôme depuis ces dernières années. Doit s'tramer un truc pas net.
-C'est le Don Jonathan. Peu importe ce qu'il fait c'est jamais net. Je vais y aller mais je reviendrai. Si tu entends du nouveau, tu attends mon retour et tu me racontes tout. Le nom de ceux que tu as renseigné aussi.
-T'veux pas qu'j'arrete ?
-Non, ils se douteraient de quelque chose. De plus, connaître leurs informations nous donne un coup d'avance."

La détective chassa de la main la fumée acre de la cigarette du Marin et écarta le chat qui se collaient à ses jambes. Ces bêtes égoïstes ne lui inspirait que méfiance et il les considérait bien inférieurs aux chiens fidèles et courageux. Un coup de pied le démangeait mais il n'aimait pas être mesquin. Alors il se contenta de lancer un salut silencieux au Marin qui ne lui rendit pas et prit la direction de la rue.


« Dernière édition: Mars 28, 2017, 2:53:15 par Sterling.Valentine »
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« le: Avril19, 2017, 3:06:41 »

Il marcha rapidement pour retrouver sa Plymouth et dès que le contact fut allumé il prit la direction de Cordiero. Le véhicule arriva dans la rue du Galvaudiones et Sterling vu que quelque chose n'allait pas. Le bar d'habitude généreusement rempli à cette heure était fermé et aucune lumière ne filtrait des fenêtres. Il arrêta la voiture plus loin et descendit l'arme au poing.
Une attaque ? Où étaient les traces de lutte ? Il s'approcha du batiment pour arriver à la porte d'entrée qu'il poussa prudemment... Ouvert ? Que se passait il ici ? Il avanca doucement dans la pièce et son regard accrocha les bouteilles derrières le bar. Ces pas s’arrêtèrent le regards vissé sur l'alcool. Puis il décrocha son regard et observa la cage d'escalier d’où s'échappait une faible lueur. Il s'avanca prudemment et passa la tête dans l'encadrement. Le regard du barman croisa le sien. L'homme était assis sur les marches avec une bougie et se leva en voyant le détective. D'un geste de la main il lui ordonna de le suivre et monta les marches suivit du détective. Il dépassa sans le regarder le salon ou tronait d'habitude le fauteuil de Ma Dalton et entra dans l'autre pièce où Sterling pénétra pour la première fois. Des nombreuses étagères trônaient contre les murs, croulantes sous de nombreux objets sûrement récupérés dans des mains froides. Sterling laissa son regard vagabonder dans cette pièce et son regard accrocha une cloche en verre dans laquelle était conservée une chevalière. Un raclement de gorge le tira de son observation.
Le barman s'avanca vers l'étagère du fond et tira sur un livre. Un claquement sourd se fit entendre et le meuble se décolla du mur révélant un passage. Sterling entendait à présent des voix provenant de l'ouverture et lorsqu'il s'engouffra dans le trou il arriva sur une pièce exiguë dans laquelle était placée une table rectangulaire sur laquelle étaient réunies une quinzaine de personne. Un silence de plomb s'écrasa sur l'assemblée qui, d'un seul homme, tourna la tête vers le détective. Heureusement une voix familière l’accueilli:

«-Détective Valentine ! Nous ne vous attendions plus !
-Bonsoir Miss Dalton. Sacré installation que vous avez la. Dit-il en pointant de son pouce l'étagère.
-Oui Damian a fait du très bon travail. Tu savais qu'il avait un diplôme d'ingénieur mécanique ?

Le molosse se redressa, fier d'avoir volé un compliment à sa matriarche.

-Non, je l'ignorais, souffla Sterling en s’avançant dans la pièce.

Ma Dalton était assise en bout de table, dos à l'étagère. A sa droite se tenait Damian qui n'avait apparemment toujours pas décidé de sourire et a sa gauche était assis le crooner dont le brushing laqué reflétait la lumière des lampes. A l'autre bout de la table était assis le saxophoniste et Sterling esquissa un sourire lorsqu’il aperçut une chevelure rousse à sa droite. La chanteuse tourna lentement son regard vers le détective et battit des paupières.

-Georges pourriez vous être un amour et aller fermer le bar s'il vous plaît ?

Le barman ne dit rien, s'inclina légèrement et s'en alla en refermant derrière lui le passage. Le saxophoniste pris la parole d'une voix sure. Sterling remarqua que c'était le seul autour de cette table à ne pas être plus jeune que la matriarche.

- Détective je vous en prie, prenez place. Bienvenu dans le cercle très privé de notre gang. Ma Dalton s'est portée garante pour vous. Vous avez notre confiance.

Sterling jetta un œil à travers la table et Ma Dalton lui rendit un sourire amicale.

-Nous étions en train d'examiner cette fameuse liste que vous nous avez apporté. Il y a quelques années nos deux gangs étaient rivaux. Un soucis de territoire. Comme vous vous en doutez nous avons fait le ménage dans leur rang.

Sterling resta silencieux, attendant la suite.

-Après cela, ils se sont tenus tranquille. Mais tomber sur cette liste est un mauvais présage, aussi sommes nous en train de planifier une attaque. Nous voulons être sûr qu'ils ne poseront plus aucuns problèmes.
-Malheureusement je crains que ce ne soit trop tard, souffla le détective.

Le saxophoniste se redressa, invitant du regard Sterling à poursuivre son explication.

-Je sais de source sûre que vos rivaux se font toujours livrer de la marchandise. Demain, un cargo bourré d'opium et de cocaïne arrivera au port d'Elisario. Ils ne prendront aucun risque et des hommes montent déjà la garde ce soir.

Un silence grave lui répondit. Les occupants de la table tournèrent leurs têtes vers le musicien qui resta un moment songeur pour reprendre la parole.

-Cette information est capitale. Je vous remercie détective.

Puis il parla d'une voix ferme et claire.

-Changement de plan les enfants, nous laissons tomber l'attaque éclair que nous venons de prévoir. Nous pouvons gravement les affaiblir si nous parvenons à éliminer leurs hommes et voler leurs marchandises.

Il réfléchit quelque instant dans un silence quasi religieux et recommença son discours.

-Les hommes de David montent la garde ce soir. Le cargo arrive demain. Nous enverrons 2 hommes avant le lever du soleil pour repérer les lieux. J'ai besoin de 2 volontaires ou je les désignerai d’office.

Un autre silence se fit entendre.

-Bien. Aube, Damian, je veux un rapport demain matin aux premières lueurs. Ma, prends le reste des effectifs et trouve des armes. Volées de préférence, on ne peut pas se permettre de faire l'objet d'une enquête. Je veux des flingues intracables.

Ma Dalton aquiesca silencieusement. Sterling vit la chanteuse lever les yeux et pousser un soupir agacé ce qui lui attira le regard mauvais de Damian. Le saxophoniste repris la parole.

-Je ne veux aucune pertes. Nous assignerons les taches demain. On fera ça sérieusement et clean, professionnel. Ma, pendant que j'y pense, envoie quelqu'un chercher n[i]os tenues, celle d'Aube et de Damian maitenant, nous ne devrons nous faire repérer sous aucun prétexte.

Ma agita un doigt et un jeune homme se leva pour sortir de la pièce.

-Quelqu'un a-t-il une réflexion ? Nous ne reviendrons pas sur le sujet, c'est le moment.
Personne ne leva la voix.

-Parfait, la réunion est terminée. Reposez vous ce soir, je ne veux voir personne dans le bar avant demain. Aube, Damian restez avec moi j'ai à vous parler. »

Un brouhaha s'éleva dans la salle alors que les chaises raclaient le parquet. Sterling suivit la masse à travers le passage étroit du mur et descendit les escaliers. Fidèles aux ordres les soldats traversèrent la salle silencieuse et sortirent en s'adressant des saluts. Bientôt Sterling fut seul dans le bar. Ces yeux se portèrent naturellement sur les bouteilles qu'il avait repéré plus tôt et, s'assurant que personne n'était resté derrière passa sa main par dessus le comptoir pour attraper une bouteille de cognac. Il chercha à taton un verre sous le bar puis se remplit un godet avec un sourire satisfait. Il porta le verre à ses lèvres et un raclement de gorge l’arrêta. Lentement le détective tourna les yeux vers la scène et aperçut dans l'obscurité le barman, un balai à la main. Il y eu un moment de silence pendant lequel Sterling pesa le pour et le contre. Finalement il leva le coude, expédiant le liquide dans le fond de sa gorge. Le barman recommença à passer le balai ne faisant aucun commentaire mais ses yeux disaient qu'il n'en pensait pas moins. Le détective ricana :

« -Ajoute ca à ma note »

Des pas dans l’escalier lui firent tourner la tête. Avant de la voir il sut que la chanteuse allait passer la porte, aussi son visage se fendit d'un grand sourire. Damian passa la porte en premier, et arqua un sourcil, tombant sur un détective radieux qui déchanta rapidement. La chevelure rousse fit finalement son entrée et les 2 allèrent s’asseoir aux cotés de Sterling. La femme regarda les détectives de ses grands yeux verts et son regard descendit sur le verre qu'il tenait encore. Elle esquissa un sourire et son bras passa derrière le bar, ressortant avec un verre. Puis, elle le remplit avec la bouteille laissée sur le comptoir et se retourna vers le barman. Elle le salua avec sa coupe avant de siffler son contenu sans broncher. Sa langue claqua avec satisfaction et elle se tourna vers le détective qui la regardait avec un sourire complice.
« - On vous voit de plus en plus souvent ici vous.
Sterling sourit: elle l'avait remarqué...
-C'est le boulot d'un détective de traîner dans les tripots et autres lieux mal famés.
Un rire crystallin s'éleva dans l'air.
-Évidement, il fallait que ca tombe sur le notre ! Enchantée je m'appelle Aube, lui dit-elle en lui tendant la main.

Sterling prit sa main fine et y déposa un baiser.

-Enchanté de même.

La porte du bar s'ouvrit et le jeune homme envoyé par Ma Dalton rentra, portant avec lui deux paquets. Damian et Aube se levèrent pour les récupérer et s'éloignèrent dans l'arrière boutique.
Sterling se retrouva seul avec le jeune homme à qui il adressa un sourire gêné. Ce dernier regarda le verre vide dans la main du détective et engagea la conversation.

-Alors, euh... vous buvez souvent ici ?

Le détective perdit son sourire et lui adressa un regard mauvais.

-Il a pas dit qu'il ne voulait voir personne traîner dans le bar votre patron ?

Le jeune homme se figea, conscient que cette dernière remarque était probablement vraie. Puis il tourna les talons et sorti du bar. Satisfait, le détective se resservit et il dégusta tranquillement son cognac sous le bruit discret du frottement du balai. Enfin les deux acolytes sortirent de l'arrière boutique. Sterling haussa les sourcils en constatant leur métamorphose. Ils avaient revêtu des tenues noires et c'étaient peint le visage avec de la suie. La peau déjà ébène de Damian était à présent noire comme la nuit. Il était vétu d'une tenue noire moulante à laquelle s'ajoutait un pull over à col roulé de la même couleur. A ces cotés se tenait Aube qui malgré le maquillage à la suie abordait toujours une flamboyante chevelure de feu. Une combinaison noire moulait son corps fin et sans failles que le détective observa avec admiration. Il détourna le regard en surprenant le sourire amusé de la jeune femme. Pour ne pas perdre sa constance il parla d'une voix qui ne lui sembla pas assez sure.

-Wow, vous êtes vraiment... prêts...

Damian, à son habitude ne répondit rien et sorti sans dire un mot. Aube resta aux cotés du détective et lui souffla :

-Vous voulez venir détective ? Ou avez vous peur d'être rouillé ? "

Elle laissa traîner sa main sur l'épaule de Sterling et s'en alla de sa démarche gracieuse. Il l'observa s'éloigner et considéra un moment le verre à moitié vide qu'il tenait encore. Puis rapidement il le posa sur le comptoir pour emboîter le pas aux deux soldats, prêt à partir en guerre.

« Dernière édition: Avril 19, 2017, 3:07:27 par Sterling.Valentine »
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« le: Juin30, 2017, 16:14:02 »

Ils prirent une voiture noire garée quelques maisons plus loin. Damian grogna en voyant le détective rentrer dans le véhicule mais ne décrocha pas un mot sous le regard amusé de la chanteuse. Sterling se doutait que la chanteuse savait le géant ennuyé par sa présence mais que son mutisme l’empêcherait d'objecter. Fort heureusement la route vers Elisario n'était pas longue mais le trajet fut silencieux car malgré l'air doux du soir la tension montait petit à petit dans l'habitacle. Les phares éclairaient une route sinueuse qui longeait une falaise sur laquelle se fracassaient des vagues furieuses. Ils dépassèrent bientôt le panneau annonçant l'entrée d'Elisario et Damian prit la direction du port. Le véhicule s’arrêta sur un promontoire duquel on pouvait voir l'entièreté de l'endroit. Les silhouettes noires des grues tranchaient le ciel illuminé par les lumières lointaines de la ville et les docks n'étaient qu'éclairés par de gigantesques spots qui formaient de grandes taches claires sur le goudron. Les 3 complices sortirent du véhicule et s'avancèrent sur le bord de la falaise. Damian s'éloigna pour revenir avec 2 paires de jumelles dont il en tendit une à Aube et Sterling, bien que se doutant que le géant en possédait plus, n'en demanda pas. Professionnels ils s'allongèrent dans l'herbe et se mirent à scruter le port à la recherche des mafieux. Aube les trouva la première.

« -A droite, prêt du monte charge. 2 hommes armés montent la garde.
Damian approuva et pointa du doigt un hangar.
-Effectivement, repris la chanteuse, 4 autres postés devant l'entrée principale de ce bâtiment. Je suppose qu'il y a un autre issue, également gardée évidement. C'est sûrement où ils stockeront la came. Je te parie ma prime qu'il y a d'autre gars à l'intérieur. » 

Sterling plissa les yeux. De cette distance il n'arrivait qu'à distinguer de petits points se mouvant à peine. Prise de pitié Aube lui passa ses jumelles et en profita pour sortir de sa poche un papier et un stylo sur laquelle elle nota les informations. A son tour, le détective scruta les docks. Il repéra effectivement des hommes armés, lourdement armés, qui semblaient s'ennuyer mortellement en attendant quelque chose. Une voiture entra alors dans le port et vint s’arrêter à coté d'un des malfrat qui se pencha à la fenêtre et aquiesca. Il fit un geste de main à son acolyte qui lui emboîta le pas. Ils coururent jusqu'à une grille qu'ils ouvrirent pour laisser passer un camion qui alla se garer sur les docks. Descendirent ensuite une dizaines d'hommes armés qui s'alignèrent sur le bitume. Quelque chose n'allait pas. Sterling baissa ses jumelles et lanca un regard incertain à Damian qui restait de marbre puis Aube qui notait toujours ses informations. Soudain une corne de brume retentit dans l'air. Damian leva des yeux stupéfaits de ses jumelles et les 3 guetteurs portèrent leur regard sur l'horizon. La silhouette d'un paquebot fit son apparition dans la nuit noire.

«-Oh ooh... murmura Aube.
Elle lanca un regard paniqué à Damian qui lui en rendit un inquiet. Tout les deux se tournèrent vers le détective qui était aussi confus qu'eux.
-Il ne devait arriver que demain...

Damian grogna et se redressa brusquement. Aube parla rapidement.

-Va prévenir les autres. Sterling et moi restons ici.

Le géant hésita.

-Ne discute pas ! C'est la meilleure chose à faire maintenant. Il nous faut agir, et vite. Donne nous des armes et fonce prévenir les autres. On fera notre possible pour les retenir.

Damian détalla vers la voiture de laquelle il sortit 2 mitraillettes Thompson flamboyante qu'il posa sur l'herbe. Il se retourna pour lancer un dernier regard inquiet vers la chanteuse.

-Ca va aller ! Maintenant file ! Fait au plus vite !

La voiture démarra en trombe laissant derrière elle un nuage de poussière. 

-Ce n'est que vous et moi à présent, lança le détective.
-Ne cranez pas Sterling, vos infos étaient bidons, si nous sortons vivants de ce merdier je vous jure que vous allez passer un sale quart d'heure.

Il se tu, conscient que malgré sa bonne foi cette erreur lui serait reprochée.

-Bon, quelle est la marche à suivre ?
Aube se redressa et alla chercher les armes qu'elle tendit au détective.
-Le bateau est encore loin, ca nous donnera le temps de descendre jusqu'au port. Ils sont beaucoup trop nombreux pour que nous tentions une attaque de face, il va falloir faire ca dans le feutré.
Elle ponctua cette phrase par un claquement provenant du chargeur de son arme.
-J'allai dire la même chose. »

Ils descendirent en courant, à moitié baissés, craignant qu'un des nombreux malfrats présent ne lève les yeux au mauvais moment et arrivèrent prêt du dépôt où, conformément à la prédiction de la chanteuse, attendaient 2 hommes gardant une entrée jusqu'alors cachée à leurs yeux. Dos collés à un conteneur Sterling et Aube se regardèrent, indécis. Puis Aube pris un caillou et le leva au dessus de sa tête provoquant chez Sterling une grimace suivi d'un geste de la main signifiant « Arrête ca ne marchera jamais !! ». La chanteuse haussa les épaules et lança le projectile qui rebondit sur un conteneur émettant un bruit métallique qui résonna. Les gardes levèrent la tête, alertes, et se dirigèrent prudemment vers la source du bruit exposant leurs dos aux 2 intrus qui fondirent sur eux sans hésitation. Sterling frappa l'arrière du crane du mafieux avec la crosse de son arme et eu un sourire de satisfaction lorsque ce dernier mordit la poussière. Il se retourna juste à temps pour voir Aube tourner la tête de l'autre garde dont la nuque émit un craquement sec et un son guttural sortit de sa bouche tordue. Le détective écarquilla les yeux et lança :

« -Mais ca va pas ?!

Aube répondit sans se démonter.

-C'est une guerre détective. Et les notre ne sont pas propres.

Puis elle s'approcha du garde inconscient et répéta son geste avant de se saisir du corps pour le traîner à l'abri des regards. Puis elle regarda Sterling sans rien dire et il soupira, s'emparant du deuxième corps pour le glisser prêt du premier. Il contempla un instant les deux cadavres et se rendit très vite compte à sa grande surprise que cette vision ne le dérangeait absolument pas. Il avait changé c'était indéniable. Aube se saisit du caillou et le fit sauter dans sa paume.

-Je suis stupéfait que ça ait marché, avoua le détective.
-Oui, les vieilles techniques sont souvent les meilleures.
-Quel professionnalisme...

La chanteuse roula des yeux et s’élança vers la porte. Prudente elle regarda dans la large serrure avant de hocher la tête vers le détective qui poussa prudemment la porte. L'intérieur de l'énorme entrepôt était plongé dans l'obscurité et ne présentait aucune trace de vie.
-Ca me semble désert, murmura-t-il
-Ne le dit pas à Damian je perdrai ma prime...

Ils avancèrent à tâtons et la main de Aube trouva un interrupteur. Elle allait l'actionner et sentit Sterling retenir son geste. D'un geste rapide il désigna les fenêtres qui donnaient sur les docks. Les lumières alerteraient les autres malfrats. Prudemment ils avancèrent jusqu'à trouver un escalier qu'ils grimpèrent pour arriver sur une passerelle entourant l’entrepôt et s’arrêtèrent prêt des fenêtres. En jetant un œil dehors ils aperçurent en contrebas les mafieux, toujours en rang, armes au poing et le paquebot qui approchait à présent du quai. Il serait la dans quelques minutes.

-Va falloir être bons maintenant, marmonna le détective.
-Oui... à, elle compta rapidement les mafieux sur le dock, 20 contre 2.
-Comment on fait alors ? Demanda-t-il en s'adossant au bas de la fenêtre, l'arme au poing.
-On devrait attendre que le bateau arrive. Ils ont sûrement une équipe à bord. S'ils trouvent une équipe de cadavre à l'arrivée ils feront demi-tour aussi sec, répondit-elle en l'imitant.
-A supposer que les cadavres ne soient pas les nôtres...
-A supposer....

Un silence s'installa. Sterling réfléchit un moment puis sa voix s'éleva :

-Il nous faut une diversion.
-Pardon ?
-A 2 contre 20 on n'a aucune chance. Il faut les séparer, créer le chaos. Ils seront déstabilisés et s'éparpilleront.
-Tu es fou ? C'est presque du suicide !
-Tu as une autre solution ?
Aube observa un silence avant de répondre à contrecœur :
-Non...

Sterling se redressa et observa les docks. A quelques mètres des mafieux était garé leur camion.
-Attends moi la, j'ai une idée.
Il se leva et fit mine de partir avant de se retourner.
-Si ca part mal, couvre moi. »
Aube hocha la tête et le détective descendit 4 à 4 les marches de l'escalier métallique. Il sortit prudemment de l’entrepôt et s'approcha discrètement du camion. Les gardes de dos ne faisaient qu'attention au bateau, oubliant entièrement leur rôle dans la sécurité du port. Sterling arriva prêt du véhicule et s'accroupit à cote du réservoir. Prestement, il enleva son trench et arracha la manche de sa chemise. Il enroula le morceaux de tissu et entreprit de dévisser le bouchon du réservoir dans lequel il glissa sa mèche. Il sortit de son trench un briquet tempête, souvenir d'une ancienne et gratta la pierre. Une fine flamme apparut et embrasa le tissu. Sterling se redressa, satisfait et remit son trench avec un petit sourire anticipant le futur chaos. Puis il se figea, apercevant une ombre s'approcher du camion et avant de pouvoir faire le moindre geste son regard plongea dans celui du mafieux.
«-Mais, qu'est ce que tu fous la toi ? Hé ! Y'a quelqu'un ici !
Le regard du mafieux fit un aller retour entre Sterling et la flamme qui s’approchait dangereusement du réservoir.
-Qu'est ce que ?! »
Le malfrat se jetta sur la mèche mais ne trouva que le poing de Sterling qui le cueilli au menton. Il recula étourdit par la douleur et se jeta rageusement sur le détective. Se dernier fit un pas sur le coté et envoya son pied dans le sternum de son opposant qui émit un sifflement douloureux avant de tomber à genou. Sterling pivota sur son pied et lui envoya son talon dans la mâchoire, l'expédiant au tapis. Des ombres s'approchèrent du camion et Sterling tourna les talons. Les mafieux arrivèrent pour voir le dos du détective disparaître derrière de grosses caisses. L'explosion déchira le ciel. Le choc envoya Sterling sur le sol et il se releva tant bien que mal, sonné, avec un bourdonnement aigu dans les oreilles. Le premier son qu'il entendit fut un cri de douleur déchirant accompagné de la vision d'un homme qui passa en courant devant lui, essayant sans succès d'éteindre les flammes qui enveloppaient son corps. Il s'écroula quelques mètres plus loin, mettant fin aux cris perçants. Le détective risqua un œil par dessus les caisses et découvrit les corps calcinés de plusieurs malfrats qui avaient été éjectés au loin. Le paquebot était désormais à quai et les mafieux restés sur les docks accouraient à présent vers l'explosion dont le brasier éclairait le ciel.
Sterling s’agenouilla prêt des caisses et marmonna pour lui même.
« -Bon, la bonne nouvelle c'est que la diversion a marché... La mauvaise...
Il passa à nouveau sa tête pardessus les caisses et fut accueilli par une rafale de balles qui le fit replonger derrière sa cachette.
-Ouais, la mauvaise c'est ça... Aller, réfléchit Valentine, réfléchit ou t'es mort.
Sa première réaction fut de fuir. Il se faufila dans un labyrinthe de containers et de caisses de fret, sans se retourner pour vérifier que les malfrats le suivaient, s'approchant de l’entrepôt ou Aube attendait, il l’espérait, prête à tirer. Bifurquant derrière une caisse il se retourna, arme au poing et deux malfrats arrivèrent en courant. Sans hésiter son doigt appuya sur la gâchette, fauchant les deux hommes qui s'écroulèrent sans un bruit puis se remis à courir. Il voyait à présent le bout du labyrinthe et sprinta pour en sortir. Ses talons écrasèrent le bitume lorsqu'il vit un malfrat lui barrer la route, la gueule de son fusil scié pointé sur lui. Sterling sentit son regard englouti par le canon et le temps se figea, son corps paralysé, prêt au choc. Une détonation. Le mafieux tomba face contre terre une tache rouge s’étalant sur son dos. Sortant de sa torpeur le détective leva les yeux vers l’entrepôt, et aperçut que les fenêtres étaient à présent garnies de trous derrière lesquelles Aube lui adressa un geste amical. Elle se baissa prestement lorsque les vitres tombèrent sous l'impact d'une pluie de balle. Sterling observa la distance vide qui lui restait à parcourir avant de rejoindre l’entrepôt. Dans quelques secondes se dernier serait rempli de mafieux, Aube avait dut le prévoir et devait à présent être en mouvement pour retourner à la porte d'entrée. Il jeta un œil prudent vers les docks et , voyant les gardes courir dans tous les sens à sa recherche constata que sa diversion avait bel et bien créé le chaos. C'était maintenant ou jamais. Il s’élança dans l'espace vide et sprinta jusqu'à l’entrepôt. Des cris lui apprirent qu'ils l'avaient repéré et un volée de balles le frôla si bien qu 'il, dans un reflex stupide, monta sa main pour se protéger le visage. Enfin il arriva prêt de la porte qu'il enfonça d'un coup d'épaule puissant. Levant les yeux il constata que la passerelle était déserte. Bien, Aube avait réussit à filer à temps. Il tourna les talon et sortit en courant pour piler en tombant devant deux mafieux qui l'attendaient, un sourire malsain sur les lèvres et leurs armes pointées sur lui.
Sterling ferma les yeux.

« Dernière édition: Juin 30, 2017, 16:38:45 par Sterling.Valentine »
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